"Les pompes funèbres, le crématoire, le cimetière, voilà des mots que l'on n'aime pas prononcer. Ils sont synonymes de tristesse, de deuil, de déchirement. Et pourtant, chacun sait au plus profond de lui-même qu'un jour, il faudra bien entrer en contact avec les réalités qu'ils recouvrent. La mort, le deuil font partie de notre histoire. Il y a ceux qu'on aime et qui nous quittent avec tout ce que cela représente de pénible. Il y a aussi tous les proches et les moins proches auxquels on désire dire adieu lors d'un rituel organisé par la famille dans ces lieux si particuliers que sont les chapelles. La plupart des personnes qui viennent s'y recueillir lors d'un service funèbre sont tellement émues par la cérémonie à laquelle elles assistent, par leur propre chagrin et celui des proches, qu'elles ne prennent pas garde à tous les professionnels qui permettent que les obsèques se déroulent d'une manière harmonieuse malgré la solennité de l'événement.(...)"

"De l'accueil jusqu'à la crémation ou l'inhumation, il y a tant d'étapes à organiser comme la présentation du défunt dans la chambre mortuaire, l'accueil des proches qui viennent dire un dernier adieu, le service funèbre dont la forme évolue au cours des années.

Tous ces services revêtent une énorme importance car il s'agit pour les proches, pour les endeuillés, de moments forts qui resteront gravés dans leur mémoire. Ils se souviendront longtemps de la manière dont ils ont été accueillis, de l'attitude des personnes qui les ont reçues, des paroles échangées. Tout ce qui se passe dans ces moments si particuliers est significatif. La manière dont on arrange les fleurs autour du défunt, dont on répond à une question, dont on organise le service funèbre. Des années plus tard, il arrive que des endeuillés racontent à quel point ils se sont sentis soutenus ou au contraire heurtés par une attitude ou des paroles inadéquates prononcées dans ces moments qui revêtent une telle intensité émotionnelle."

(Rosette Poletti, in "Au service du deuil" de Nic Ulmi, éd. Slatkine)